Pour publier de
nouveaux recueils, un éditeur doit bien vendre les précédents.
En tant que micro-éditeur non subventionné, je ne publie que deux recueils par an, à petit tirage et à prix modique, et cela me va très bien. Je ne suis soumis à aucune contrainte relative ni obligation d’éditer non plus des poètes à tour de bras pour vivre décemment comme les « grantéditeurs » qui doivent :
- faire
tourner leur boutique
- arroser les journalistes spécialisés de Services de Presse
- participer
à la plupart des différents prix de poésie pour tâcher d’en obtenir un
- être omniprésents dans tous les points de vente des librairies du territoire
et les salons du livre pour suffisamment exister, écraser la concurrence, et
surtout payer les salariés de leur maison d'édition.
Pour ma part, je
fonctionne par le biais du bouche à oreille et suis, par nécessité, peu présent
en librairies. Je fonctionne principalement en vente directe, disposant de ce
blog et d’une Page Facebook pour informer les futurs acquéreurs des nouvelles
publications et des quelques manifestations où je serai présent avec les poètes publiés (si
possible) dans l’année.
Avis aux amatrices et aux amateurs !
J’aime aussi organiser des lectures de poésie avec les auteurs dans « les
lieux où se presse la foule » : médiathèques, cafés citoyens, places
publiques, parcs urbains, bases de loisirs…
En ce domaine, je n’ai rien inventé. Paul Éluard le disait déjà : « Il faut faire descendre la poésie dans la rue. » Le grand poète russe, Vladimir Maïakovski, lui-même, lisait, dès 1914, ses textes aux ouvriers dans les cafés populaires ou lors de soirées poétiques. En 1957, Jack Kerouac n’a pas fait autrement en effectuant des lectures au « Village Vanguard », célèbre club de jazz de New York.
Cependant, je ne vis pas de poésie. Éditeur n’est pas non plus mon métier
(même si j’y mets beaucoup de sérieux pour les auteurs que je choisis
d’éditer). Je suis, en effet, bibliothécaire à temps plein dans le Nord de la
France.
Avant d’être
éditeur, j’étais déjà poète (depuis 1991) ainsi que chroniqueur de poésie contemporaine à partir de 2001. Je connais donc très bien le « petit monde »
de la poésie d’hier et d’aujourd’hui. Enfin, je me tiens toujours, si je puis
dire, à l’affût ou à l’écoute de ce qui s’écrit ou surgit ici ou là. Par
différents canaux : réseaux sociaux, revues, amis et amies, très au fait de
ce qui se fait d’emballant en matière de poésie.
Une dernière chose non des moins importantes, à ce jour, je démarche moi-même les autrices et auteurs que je souhaite publier - comme je l'ai d’ailleurs déjà stipulé sur ce blog. Alors, ne m’envoyez plus SVP vos propositions de recueils en cours - sauf si, homme ou femme, je fais appel à vous ou si vous êtes jeune et suffisamment talentueux !
François-Xavier
Farine
alias aérolithe éditeur.
* Le titre de cette tribune est emprunté à un ouvrage de l'ex-éditeur du dé bleu, Louis Dubost, publié aux éditions Ginko en 2006.
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