« Je croyais que j’étais bourré quand j’ai lu Vénus rétrograde. Tout était si limpide, drôle et léger. Jusqu’à la fin du recueil ma tête a tourné et j’ai eu des hallu'. Ma chatte m’a regardé comme quand elle rentre d’une teuf. On faisait un beau couple tous les deux. Si bien qu’elle a voulu lire le recueil avec moi. Elle voulait être bourrée comme moi, ma chatte teuffeuse. Elle m’a dit avec son air langoureux : La prochaine fois que je vais en rave party je prends le recueil avec moi. C’est vraiment meilleur que l’ecstasy et l’effet dure plus longtemps. Je croyais que j’étais bourré quand j’ai lu les poèmes d’Amélie Hamad. Par moments je rigolais comme une vache. Et puis je riais jaune aussi. Mais là je ne sais pas quel animal rit comme ça pour parler du recueil. De son effet sur ma plus belle cuite. À la fin je dansais je dansais et je crois même que je donnais la main à l’autrice. Mais non c’était encore une hallu. De celle qu’on n’arrive pas à décrire sinon en écrivant un poème. Je croyais que j’étais bourré quand j’ai lu son recueil. J’ai mis la musique à fond. J’ai chanté à tue-tête. J’ai enfin eu le sentiment d’exister grâce à une poétesse qui doute encore de son existence. C’est marrant quand même la différence entre un lecteur lambda et une belle écrivaine. Je croyais que j’étais bourré quand j’ai lu son recueil. Il a fallu que j’attende pour redescendre un peu. Et là je me suis aperçu que je n’étais pas bourré. Je n’avais pas la gueule de bois. Je venais simplement de découvrir une autrice. Je me suis dit que j’allais la suivre désormais parce que la cuite qu’elle m’a fait prendre avec Vénus rétrograde était la plus douce et la plus délicieuse de toutes les cuites de ma vie. Et la meilleure pour ma santé de lecteur. Contrairement aux autres. Merci de m’avoir offert ce pot infini, Chère Amélie. »
par Thierry Radière, le 8 mai 2024.